Novembre est le mois de la sensibilisation au dépistage des cancers de la prostate et des testicules. Beaucoup moins médiatisés que d’autres types de cancer, mais avec un taux d’incidence tout aussi élevé, les cancers masculins constituent un enjeu de santé publique. Movember, contraction de l’anglais MOve (bouger) et (no)VEMBER (novembre), est un mouvement international qui a vu le jour en 2003. Son objectif est d’informer le grand public sur les maladies masculines et de récolter des dons. Pour faire parler de lui, le mouvement a choisi un mode d’action pour le moins original : il encourage ceux qui le souhaitent à porter la moustache durant tout le mois de novembre en signe de soutien.

LAISSE POUSSER LA MOUSTACHE !

Au mois de novembre, les internautes sont très nombreux à poster une photo d’eux arborant une moustache naturelle ou artificielle. En parallèle de ces actions virtuelles, de nombreux évènements sont organisés partout sur le territoire : course, rencontre, concert… Toutes les actions sont les bienvenues pour faire parler du mouvement.

 

L’essentiel en chiffres

Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez les hommes : plus de 59 885 nouveaux cas estimés en 2018 en France. Ce cancer est fortement lié à l’âge : il est rare avant 50 ans et c’est autour de 70 ans que le nombre de cas est le plus élevé. Il touche également plus fréquemment les hommes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate et les personnes d’origine africaine ou antillaise. Le cancer de la prostate représente la troisième cause de décès par cancer chez les hommes derrière le cancer du poumon et le cancer colorectal : les trois quarts des décès ont lieu après 75 ans.

Plutôt rare, le cancer du testicule concerne 2300 hommes nouvellement diagnostiqués chaque année en France, tout âge confondu. C’est néanmoins le cancer le plus fréquent chez les hommes entre 15 et 39 ans. 85 % des hommes diagnostiqués ont entre 15 et 49 ans.

 

Cancer de la prostate

Le cancer de la prostate se développe à partir de cellules de la prostate initialement normales qui se transforment et se multiplient de façon anarchique, jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne. 90% des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes : ils se développent à partir des cellules qui constituent le tissu de revêtement de la prostate.

En forte augmentation entre les années 1980 et 2005, l’incidence du cancer de la prostate est en baisse depuis 2010 : -3,5% par an entre 2010 et 2018. Cette baisse est attribuable par la réalisation beaucoup plus systématique du dosage du PSA (Prostate Specific Antigen), dont l’élévation témoigne d’une anomalie de la prostate. Ainsi, le taux de survenie à 15 ans s’est amélioré de 20%.

 

Cancer du testicule

Les cancers du testicule se développent le plus souvent à partir des cellules qui produisent les spermatozoïdes. Il est le plus souvent diagnostiqué à la suite de l’apparition d’une masse découverte à la palpation ou décelée par votre médecin.

Beaucoup moins répandu dans la population masculine, le cancer du testicule connait une incidence stable depuis 1990. L’âge moyen du diagnostic est de 36 ans. Ce cancer essentiellement de l’homme jeune est de très bon pronostic avec une survie de 93 % à 5 ans après un diagnostic réalisé entre 2010 et 2015.