Cancer colorectal : les points clés

Le cancer colorectal se développe à partir des cellules qui tapissent la paroi interne du côlon ou du rectum. Une de ces cellules initialement normale, va se transformer sous l’effet de différents facteurs ainsi que la génétique, et se multiplier de façon anarchique, jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne (ou cancer).

Il touche chaque année plus de 43 000 personnes en France (dont environ 23 000 hommes et 20 000 femmes) et est responsable de plus de 17 000 décès par an.

 
Les causes ou facteurs de risque du cancer colorectal
  • L’âge : 9 personnes atteintes sur 10 ont plus de 50 ans
  • Les habitudes de vie :
  • une alimentation trop riche, notamment en graisses animales
  • une consommation importante de viandes rouges
  • l’inactivité physique
  • le surpoids
  • la consommation d’alcool
  • la consommation de tabac
  • Les antécédents personnels ou familiaux :
  • chez les personnes atteintes de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique)
  • les maladies génétiques (polypose adénomateuse familiale)
  • le syndrome de Lynch (ou HNPCC)
  • un antécédent familial de cancer du côlon ou du rectum est également un facteur de risque
  • Une prédisposition génétique
 
Formation et développement du cancer colorectal

Le cancer du côlon se développent principalement à partir d’une tumeur bénigne, non cancéreuse, appelée aussi polype adénomateux ou adénome. Ces tumeurs bénignes sont très fréquentes et restent généralement sans gravité. Mais, 2 à 3 % d’entre elles se développent, grossissent et finissent par se transformer en cancer. Cette transformation est lente et prend en moyenne plus de 10 ans.

Au début, les cellules cancéreuses sont peu nombreuses et limitées à la première couche de la paroi du côlon. On parle de cancer in situ.

Avec le temps et en l’absence de traitement, la tumeur s’étend plus profondément à l’intérieur de la muqueuse intestinale. On parle alors de cancer invasif.

Des cellules cancéreuses peuvent également se détacher de la tumeur et emprunter les vaisseaux lymphatiques ou sanguins pour envahir d’autres parties du corps : les ganglions lymphatiques proches du côlon d’abord puis le foie, les poumons, le péritoine, le cerveau ou les os par la suite. Les nouvelles tumeurs qui se forment s’appellent des métastases.

 
Les symptômes

Longtemps asymptomatique, le cancer colorectal se manifeste progressivement au fur et à mesure que la tumeur se développe dans les tissus et organes voisins. Généralement les signes ou symptômes seront les suivants :

  • survenue de douleurs abdominales
  • présence de sang dans les selles
  • une constipation soudaine ou qui s’aggrave
  • une diarrhée qui se prolonge
  • alternance entre diarrhée et constipation
  • une envie constante d’aller à la selle
  • une masse à la palpation de l’abdomen
  • une dégradation inexpliquée de l’état général : perte de poids et d’appétit, diminution de la prise alimentaire, fatigue
  • une anémie inexpliquée

Un cancer colorectal peut être suspecté lorsqu’un test immunologique de recherche de sang dans les selles s’est révélé positif.

 
Le diagnostic et les traitements

Quel que soit le contexte de découverte, un certain nombre d’examens (examen clinique, toucher rectal, coloscopie, colo-scanner, biopsie, examen anatomopathologique…) doivent être réalisés pour confirmer le diagnostic de cancer et en évaluer le stade, c’est-à-dire son degré d’extension. L’ensemble de ces examens est appelé bilan diagnostique. Il comporte :

  • le bilan initial, qui a pour objectif de confirmer la présence d’un cancer, de le localiser et de définir de quel type de cancer il s’agit.
  • et le bilan d’extension, qui a pour objectif de compléter le diagnostic et de déterminer le stade du cancer. Des examens complémentaires (bilan biologique, scanner thoracoabdominopelvien, IRM hépatique, scintigraphie osseuse…) seront alors entrepris.

Plusieurs types de traitements existent pour traiter les cancers colorectaux. Les principaux sont la chirurgie et les traitements médicamenteux (chimiothérapies conventionnelles et/ou thérapies ciblées). Ils peuvent être utilisés seuls ou associés les uns aux autres. Le choix dépendra de votre situation personnelle (âge, antécédents médicaux et chirurgicaux, contre-indications éventuelles à certains traitements) et des caractéristiques du cancer.

 

Le dépistage organisé du cancer colorectal

 
Pourquoi se faire dépister ?

Le cancer colorectal évolue souvent, dans un premier temps, sans symptôme. De ce fait, il est souvent diagnostiqué tardivement et nécessite alors des traitements lourds. Pourtant, il est possible d’identifier la maladie à un stade très précoce, avant qu’elle n’évolue vers un cancer, grâce à un test immunologique. Ce dernier possède une sensibilité élevée ce qui offre un bon niveau de détection.

 

 Le test immunologique de dépistage
  • Principe

Le dépistage organisé du cancer colorectal repose sur la réalisation d’un test immunologique rapide et indolore, à faire chez soi. Ce test vise à déceler la présence de sang humain dans les selles. En effet, certains polypes ou cancers provoquent des saignements souvent minimes et difficiles voire impossibles à détecter à l’œil nu. Le test consiste à prélever un échantillon de selles et à l’envoyer au laboratoire de biologie médicale dont l’adresse est indiquée sur l’enveloppe de retour fournie avec le test de dépistage.

  • Qui est concerné ?

Toutes personnes âgées de 50 à 74 ans, asymptomatiques et sans antécédent personnel ou familial de cancer, d’adénome ou de maladie inflammatoire du côlon (rectocolite hémorragique ou maladie de Crohn).

Tous les 2 ans, le  (CRCDC) envoie aux personnes potentiellement éligibles une lettre d’invitation. Si vous n’avez pas reçu cette invitation, vous pouvez contacter le Centre régional des dépistages des cancers dont vous dépendez ou consulter votre médecin.

  • Dans quelles situations, vous ne devez pas faire ce test de dépistage ?

Les personnes à risque élevé ou très élevé de développer un cancer colorectal, celles ayant réalisé une coloscopie totale il y a moins de 5 ans ou un colo-scanner ou une coloscopie incomplète suivie d’un colo-scanner il y a moins de 2 ans et les personnes présentant une symptomatologie évocatrice de cancer colorectal (présence de sang dans les selles, troubles du transit persistants ou douleurs abdominales d’apparition récente, amaigrissement inexpliqué, anémie ferriprive…)

  • A quel moment effectuer le test immunologique ?

Les personnes concernées sont invitées à réaliser ce test tous les 2 ans.

  • Les résultats du test

Après sa réalisation, votre test est envoyé à un laboratoire d’analyses médicales. Celui-ci vous transmet votre résultat en ligne sous 3 jours ouvrés en créant un compte sur le site , ou par courrier sous 15 jours ouvrés. Par ailleurs, le laboratoire transmettra directement votre résultat au(x) médecin(s) que vous avez indiqué(s) sur la fiche d’identification ainsi qu’au Centre de coordination des dépistages des cancers de votre région.

Dans 96% des cas, les résultats du test sont négatifs. Et, les 4% restants sont positifs. Toutefois, un résultat positif ne signifie pas nécessairement un cancer. Une coloscopie doit être menée pour découvrir la cause du saignement. Dans la moitié des cas, la coloscopie ne décèle aucune anomalie.  Elle détecte un polype dans 40% des cas et un cancer dans 8% des cas.

 
Le kit de dépistage
Les composants du kit

Le kit de dépistage contient différents éléments :

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  • l’enveloppe extérieure bleue comportant un code de traçabilité, la date de péremption du test et le numéro de lot du kit
  • le kit à proprement parlé, en 3 volets:
  • sur le volet 1 : le mode d’emploi
  • sur le volet 2 : la fiche d’identification du patient et le dispositif de recueil de selles
  • sur le volet 3 : le sachet de protection du tube et l’enveloppe de retour au laboratoire préaffranchie
  • le test immunologique qui se présente sous la forme d’un petit tube de recueil fermé par un bouchon comportant un tige striée avec laquelle on effectue le prélèvement

 

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Vidéo de démonstration

Cliquez sur le lien ci-dessous afin de découvrez en vidéo le mode d’emploi du test de dépistage du cancer colorectal.

https://www.youtube.com/watch?v=_XIHH3ER6X8