Le PSA est une abréviation de l’anglais qui signifie « Prostate Specific Antigen », que l’on traduit en français par « antigène spécifique de la prostate ». C’est une protéine naturellement produite quasi-exclusivement par la prostate. Le PSA se retrouve essentiellement dans le sperme, mais une partie passe dans le sang.

Une élévation du taux de PSA par rapport aux valeurs normales peut être le signe d’une anomalie au niveau de la prostate.

Cette anomalie n’est pas nécessairement un cancer.

D’autres maladies touchant la prostate, comme une infection ou une augmentation de la taille de la prostate (adénome) peuvent également se traduire par une augmentation du taux de PSA. D’autres examens seront obligatoires pour permettre de poser le diagnostic de cancer de la prostate.

Une augmentation du taux de PSA n’est pas suffisante pour établir un diagnostic.

 

La démarche diagnostique

 

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D’une suspicion…

Au cours de l’anamnèse, votre médecin vous interroge sur vos antécédents personnels et familiaux et sur les éventuels symptômes ressentis comme : des difficultés ou de la douleur lors de la miction et la présence de sang dans les urines. Il effectue ensuite un examen clinique qui consiste à palper la prostate avec le doigt à travers la paroi du rectum. Le but de ce toucher rectal est d’évaluer la taille de la prostate, sa consistance, ainsi que de détecter d’éventuelles anomalies perceptibles au toucher (augmentation de la taille, zone plus dure, irrégularités…).

Un dosage du PSA est réalisé sur simple prise de sang. L’objectif est de vérifier son taux et son évolution. Mais, attention, plusieurs facteurs peuvent conduire à une augmentation du PSA comme l’âge, une infection ou un adénome. D’autres analyses de sang sont aussi demandées afin de fournir des renseignements sur l’état de santé général du patient.

 

… Au diagnostic

Lorsque les résultats de ces différents examens font suspecter un cancer, votre médecin traitant peut vous adresser vers un urologue. Celui-ci va vous proposer la réalisation d’une biopsie prostatique. Sous anesthésie locale, au moins une douzaine de fragments de tissus sont prélevés à travers la paroi du rectum, dans différentes parties de la prostate. Ils seront ensuite examinés au microscope. Cet examen s’appelle un examen anatomopathologique. Les tissus prélevés sont analysés et permettent de confirmer ou non la présence d’un cancer. En outre, cet examen permet de :

  • déterminer l’agressivité des cellules cancéreuses
  • et d’évaluer le nombre de biopsies positives (présentant des cellules cancéreuses), les caractéristiques du tissu tumoral et le franchissement des cellules cancéreuses au-delà de la capsule de la prostate.

Lorsque les biopsies montrent la présence d’un cancer et en fonction de ses caractéristiques, un bilan d’extension est à réaliser. Il comprend des examens d’imagerie (IRM et TDM abdomino-pelvien) qui permettent de vérifier si le cancer s’est développé en dehors de la prostate : vésicules séminales, rectum, vessie et ganglions lymphatiques situés à proximité de la prostate.

Enfin, d’autres examens comme la scintigraphie osseuse visent à rechercher la présence éventuelle de métastases osseuses.

 

Le dépistage du cancer de la prostate 

 

En France, il n’existe pas de dépistage organisé du cancer de la prostate. En effet, dans 90% des cas, un taux de PSA faible signifie qu’il n’y a pas de cancer de la prostate. Toutefois, il peut arriver qu’un taux de PSA soit faible, alors qu’un cancer est présent (10% des cas). Le seuil au-dessus duquel le taux devrait être considéré comme anormal ne fait pas consensus et la conduite à tenir par le médecin en cas de dosage anormal n’est pas standardisée. Ainsi, le bénéfice du dépistage du cancer de la prostate par dosage de PSA n’est pas clairement avéré. Son impact sur la mortalité, principal critère conduisant à la mise en place d’un programme organisé de dépistage, n’est pas démontré à ce jour.

Le dosage du PSA et le toucher rectal, comme tests de dépistage, ne sont pas suffisamment fiables.

De plus, la pratique systématique du dosage du PSA expose à un risque de surdiagnostic et donc de surtraitement. A aujourd’hui, il est impossible de distinguer les cancers de la prostate détectés à un stade précoce qui vont devenir agressifs et qui doivent être traités, de ceux qui vont rester latents et ne pas nécessiter de traitement. Ces derniers représentent près de la moitié des cancers de la prostate dépistés. On risque donc d’opérer un patient ou de lui donner un traitement dont il n’aurait pas eu besoin. Or, les conséquences physiques et psychologiques du diagnostic et surtout des traitements peuvent être importantes.

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