Ces dernières années, s’il y a bien un sujet qui est devenu très à la mode, c’est celui du « microbiote ». Partout, vous entendrez parler du microbiote intestinal et de ses diverses implications. Il est même considéré par certains comme notre second cerveau. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Comment influence-t-il notre santé ? Comment en prendre soin ? Vous l’aurez compris, autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre.

 

Le microbiote intestinal, de quoi parlons-nous exactement ?

D’abord, un microbiote correspond à un ensemble de micro-organismes, principalement des bactéries et des levures, non pathogènes et vivant dans un environnement spécifique. De même, il faut savoir que nous possédons différents microbiotes : au niveau de la peau, de la bouche, du vagin… et bien sûr de l’intestin. Comme son nom l’indique, le microbiote intestinal est situé dans l’intestin et regroupe pas moins de 1012 à 1014 micro-organismes dont 160 espèces bactériennes différentes. Cet ensemble est 2 à 10 fois plus présent que le nombre de cellules qui constituent notre corps entier !

Ses fonctions

Les nombreuses études menées sur le microbiote ont permis de mettre en évidence ses fonctions à la fois digestives, métaboliques, immunitaires et neurologiques.

Le microbiote intestinal assure son propre métabolisme en puisant tous les éléments dont il a besoin directement dans notre alimentation. Notons qu’il a particulièrement besoin de sucres dont les fibres constituent la principale source. De fait, c’est en dégradant les aliments pour en extraire leur nourriture, que le microbiote joue un rôle direct dans la digestion.

Il assure la fermentation des substrats et des résidus alimentaires non digestibles et facilite l’assimilation des nutriments grâce à des enzymes qu’il élabore. Notre microbiote hydrolyse l’amidon, la cellulose et les sucres complexes. Il participe aussi à la synthèse de certaines vitamines (K, B12 et B8). Enfin, il régule certaines voies métaboliques : l’absorption des acides gras, du calcium et du magnésium.

A côté de cela, le microbiote intestinal est capital dans la défense de notre organisme contre les agressions. Sans lui, le système immunitaire est moins actif. La diversité biologique des bactéries permet d’éviter la pullulation d’une seule espèce bactérienne ou la colonisation du tube digestif par d’autres micro-organismes qui seraient pathogènes.

Quelle est son origine ?

Tout d’abord, c’est au moment de la naissance d’un individu que son microbiote intestinal est élaboré. Avant cela, dans le ventre maternel, le tube digestif du futur bébé est stérile. En effet, ce n’est qu’au contact de la flore vaginale de la mère, après un accouchement par voie basse (ou au contact des micro-organismes de l’environnement pour ceux nés par césarienne) que va s’implanter la flore intestinale. Ainsi, les premières bactéries à coloniser notre tube digestif sont les lactobacilles et les bifidobactéries maternels, véritables remparts contre les germes nocifs.

Ensuite, vers l’âge de trois ans, sous l’influence de la diversification alimentaire, de la génétique et de son environnement, le microbiote se stabilise dans le tube digestif.

Enfin, tout au long de notre vie, sa composition qualitative et quantitative restera assez stable malgré l’impact des hormones (testostérone et œstrogènes), de la prise de certains traitements médicamenteux, d’une modification de l’hygiène de vie ou de divers événements pouvant modifier le microbiote, de façon plus ou moins durable.