Une activité physique régulière permet de diminuer le risque de développer de nombreuses maladies chroniques. Dans le cadre de la cancérologie, plusieurs études menées ces dernières années mettent en évidence l’effet bénéfique du sport dans la prévention des cancers, mais aussi pendant et après la maladie.
La Vie, c’est le Mouvement
Bouger, c’est mettre en mouvement les muscles de son corps. L’activité physique ne se réduit donc pas à la seule pratique sportive, qu’elle soit de loisir ou de compétition. Elle inclut tous les mouvements effectués dans la vie quotidienne, professionnelle et domestique : ménage, jardinage, marche ou vélo jusqu’au lieu de travail, montée des escaliers…
Selon une étude, 40 % des cancers pourraient être évités, car ils sont liés à des facteurs de risque que nous pouvons limiter : l’alcool, le tabac, un régime alimentaire déséquilibré, une surcharge pondérale ou l’insuffisance d’activité physique.
S’il n’y a pas à proprement parler de sport anti-cancer, l’activité physique joue un rôle considérable dans la prévention du cancer. Une activité physique régulière et suffisante permet de :
- Prévenir le surpoids et l’obésité, impliqués dans de nombreux cas de cancers
- Moduler la production d’hormones et de facteurs de croissance (insuline, IGF-1, leptine, adiponectine) qui favorisent l’apparition et la croissance de cellules cancéreuses
- Réduire l’exposition de la muqueuse digestive aux agents cancérigènes présents dans l’alimentation, en accélérant le transit intestinal
- Stimuler le système immunitaire.
Les études menées ces dernières années confirment ces bienfaits et parviennent même à les chiffrer. La pratique quotidienne d’une activité physique réduit les risques de cancer :
- De 20 % pour les cancers du sein
- De 18 % chez l’homme et 20 % chez la femme pour les cancers du côlon
- De 26 % pour les cancers de l’endomètre.
Les bienfaits seraient également avérés dans la prévention des cancers de la prostate, du poumon, du rein ou du pancréas.
L’activité physique en pratique
L’activité physique inclut tous les mouvements corporels qui produisent une augmentation de la dépense énergétique par rapport à la dépense énergétique de repos. Les principales caractéristiques d’une activité physique donnée sont : la fréquence, l’intensité, la durée et le type de pratique.
Comme nous l’avons déjà dit, elle ne se réduit pas à la seule pratique sportive. L’activité physique inclut les mouvements réalisés dans plusieurs contextes :
- lors de nos déplacements : se rendre à vélo sur le lieu de travail ou bien faire ses courses à pieds…
- lors de nos activités domestiques : bricoler, jardiner…
- lors de nos activités de loisirs (ensemble des activités physiques réalisées durant le temps libre, incluant les activités sportives),
- lors de nos activités professionnelles : faire de la manutention, porter des charges…
Recommandations en termes d’activité physique
Pour les adultes :
La motivation vous sert de départ, l’habitude vous fait continuer – Jim Ryun (athlète et homme politique américain)
Comportement sédentaire
Limiter le temps passé assis ou couché même si l’on suit les recommandations d’activité physique est un impératif. Ainsi, quel que soit le contexte, il est recommandé de réduire le temps total quotidien passé en position assise ou allongée (moins de 8h entre le lever et le coucher) et de rompre les périodes prolongées de sédentarité en marchant quelques minutes toutes les 2h.
La prescription d’activité physique adaptée
Depuis 2016, la notion de prescription d’activité physique adaptée ainsi que la reconnaissance de l’activité physique comme thérapie médicamenteuse sont inscrites dans la Loi de modernisation de notre système de santé pour les personnes atteintes de pathologies chroniques, notamment en cas de cancer. Dans le cadre du parcours de soin, le médecin traitant peut prescrire une activité physique. Elle sera adaptée à la pathologie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. Il doit en outre, préciser les professionnels habilités à dispenser cette activité physique adaptée. Selon les besoins du patient, le médecin traitant pourra l’orienter soit vers un professionnel de santé (kinésithérapeute, ergothérapeute, psychomotricien) soit vers un professionnel en activité physique adaptée (enseignant en APA) ou soit vers un éducateur sportif.
Plus globalement, une stratégie nationale Sport Santé a été publiée en 2019. Elle a pour objectif d’améliorer l’état de santé de la population en favorisant l’activité physique et sportive de chacun, au quotidien, avec ou sans pathologie, à tous les moments de la vie. L’un des 4 axes de cette stratégie inscrite dans le plan national de Santé Publique « Priorité Prévention » est de développer l’offre à l’activité physique adaptée à des fins thérapeutiques. Parmi les objectifs annoncés, on retrouve la création d’une plateforme en ligne pour recenser les offres d’Activités Physiques et Sportives et d’Activités Physiques Adaptées ainsi que l’inscription de l’APA dans le protocole de soin des femmes atteintes de cancer du sein (Stratégie Sport Santé 2019-2024).
